La Bibliothèque des rêves secrets – Avis lecture
Le temps des vacances frappe à nos portes… Juillet est bel et bien là – oh mon Dieu, déjà ? – et ça y est, je rêve de vacances. Mon esprit ne demande que de l’évasion, de la douceur et du rêve… Justement, lors de mon dernier passage à l’Apéro Lecture organisé par la fantastique libraire Le Temps de Lire à Libramont (Le temps de lire – Librairie), j’ai découvert un des nouveaux romans de l’autrice japonaise Michiko Aoyama. Son titre avait tout pour me plaire : La Bibliothèque des rêves secrets. Bibliothèque… Rien que pour ce mot, qui résonne comme un chant si doux à mes oreilles, ma curiosité est piquée… Rêves, ensuite… alléchante perspective pour moi qui suis si souvent la tête dans les étoiles, dans la lune ou dans les nuages et qui passe un temps monstrueux à rêvasser. Secrets, pour finir… alala, mon goût pour le mystère, les énigmes, la magie et les mythes me perdra… Un titre qui accroche mon regard, donc. La couverture finit par me séduire – il y a un félin, là, au beau milieu des coussins ! Si, si ! – et ça y est, c’est emballé, c’est bouclé, je le reprends à la maison. Je ne sais pas attendre – ceux qui me connaissent bien le savent, la patience n’est pas, mais alors pas du tout, ma vertu principale – et je me plonge comme une affamée dans un festin de mots.
Le roman n’est pas bien long – 352 pages – et se lit très facilement. Moi qui ne lis qu’en soirée, bien calée contre une pile d’oreillers – avec un chat à mes pieds ! – j’ai parfois tendance à me laisser prendre au jeu de Morphée, succombant impitoyablement à ses charmes avant d’avoir pu finir mon chapitre. Point de cela ici. Le livre se divise en cinq parties, suivant les histoires de cinq hommes et femmes, tous reliés par leur passage au sein de leur bibliothèque locale, située en plein cœur de Tokyo. C’est là que travaille Sayuri Komachi, la bibliothécaire, qui s’avère également fine conseillère… Puisqu’à chaque protagoniste venu lui demander un renseignement, elle fournit une liste d’ouvrages des plus pertinents. Pertinents… vraiment ? Le dernier volume proposé sort néanmoins invariablement du cadre de recherche quémandée… et pourtant ! Ne serait-ce pas ce livre qui, au contraire, mènera le lecteur sur la voie qui lui était destinée ?
Journaliste de profession, Michiko Aoyama connait avec ce premier roman un succès international. Et l’on peut comprendre pourquoi ! Moelleux et sucré comme un petit gâteau beurré, ce livre se déguste par petites bouchées ou, dans mon cas, s’engloutit tout rond et ce, pour notre plus grand plaisir. L’écriture est poétique et les images évoquées d’un Japon si lointain nous transportent dans un « autre monde ». Enfin, le pouvoir des mots est au cœur de cet ouvrage, allié à une solide dose d’empathie humaine ; la résultante nous montre que parfois, il suffit d’un livre ou d’une personne pour que tout change. Parce qu’en soit, il n’en faut souvent que peu pour que nos vies basculent, se teintent de couleurs pastel et prennent un goût de miel… J’ai refermé ce livre doucement, pour ne pas le brusquer. Un battement d’aile de papillon, après tout, n’est qu’un baiser de velours…
Roman de l’autrice Michiko Aoyama, traduit par Alice Hureau.
Publié aux Éditions Nami le 17/05/2022