La Ville de vapeur – Carlos Ruiz Zafón

Ceux qui me connaissent savent à quel point la littérature tient une place importante dans ma vie. Je pense livres – je rêvasse d’ailleurs bien trop souvent – ; je mets à profit la moindre occasion pour lire ou écrire ; mon sac à dos ou mes valises comportent toujours trop de livres ; je ne peux aller dormir sans lire… bref, vous avez compris le principe !

Les livres m’ont bien souvent sauvée ; lorsque rien ne semble plus tourner rond, je me plonge corps et âme dans la lecture – certainement dans l’objectif inavoué d’échapper à ma réalité. Certains auteurs et leurs écrits sont presque « médicinaux » pour moi. Allez savoir pourquoi, Jane Eyre semble être un remède qui me convient particulièrement bien. Aussi, pour ce blog, j’avais envie de vous partager un de mes plus grands amours littéraires : je vais vous parler de Carlos Ruiz Zafón.

Né en 1964 à Barcelone, ce n’est qu’en 1993 que l’auteur espagnol abandonne sa carrière publicitaire pour se consacrer pleinement à l’écriture. C’est en 2001 qu’il connaîtra un succès international avec la publication de L’Ombre du vent, premier tome de la tétralogie du Cimetière des livres oubliés. Son décès en 2020 des suites d’un cancer ne nous laisse qu’une poignée d’œuvres de l’auteur : huit romans, un recueil de nouvelles, et une contribution à un guide touristique au sein de Barcelone.

Si je n’avais qu’un souhait à formuler – au regard de la littérature ! – je demanderais sans hésiter la capacité d’écrire comme Zafón. Ses romans ont le pouvoir de m’entraîner dans des mondes aussi mystérieux qu’envoûtants, enrobés d’un voile de vapeur… son univers est peuplé de livres, certes, mais aussi de villes maudites, d’écrivains ayant vendu leur âme au diable, de femmes éthérées dont la beauté est trop douloureuse à contempler. Le lire, pour moi, est un ravissement de l’esprit. Je ne me remets toujours pas de sa disparition ; l’idée de ne plus jamais pouvoir lire d’œuvre inédite de sa plume me désole…

Je vous avais déjà parlé de L’Ombre du vent ; j’avais envie de vous présenter ma dernière relecture, celle de La Ville de vapeur. Ce recueil de nouvelles nous emmène une fois encore dans l’univers de Zafón et dans sa chère Barcelone. Ceux qui, comme moi, auraient lu la tétralogie du Cimetière des livres oubliés, auront la joie de retrouver des personnages familiers, tels que David Martin ou Andreas Corelli. Lire Zafón, c’est un peu ouvrir une porte interdite, mais vers laquelle on se sent irrésistiblement attiré. Et, lorsqu’enfin, on se décide à en franchir le seuil… vient la réalisation que l’auteur nous a bel et bien ensorcelé.

J’adore plus particulièrement la nouvelle intitulée La Rose de feu ; cette dernière nous dévoile enfin le secret de la construction de l’impossible labyrinthe que constitue la bibliothèque des livres oubliés. Je me rappelle encore l’impatience que j’avais pu ressentir alors que j’allais pour la première fois lever le voile sur ce mystère… Cette fois encore, la magie de Zafón m’a emportée. Lorsque j’ai refermé l’ouvrage, j’avais le cœur lourd et une vague de nostalgie m’a submergée. Pendant un instant, celui de ma lecture, j’avais tout oublié…

Carlos Ruiz Zafón (auteur) et Marie Vila Casas (traductrice) (2023). La Ville de vapeur. Actes Sud.

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