La petite boutique aux poisons – Avis lecture
Nous sommes à Londres, à la fin du 18e siècle. Nella est apothicaire. Toutefois, le contenu de sa boutique diffère quelque peu des remèdes habituels que l’on peut trouver dans des échoppes similaires à la sienne… Recelée aux yeux de tous aux détours d’une petite ruelle sordide, « Bear Alley », la boutique de Nella s’est depuis quelques années spécialisée. Derrière ces faux murs, destinés à décourager les passants innocents, se cachent une multitude de poisons. Quelle que soit leur forme, c’est bien pour donner la mort qu’ils sont administrés… mais attention, Nella est inflexible : elle n’œuvre qu’aux noms des femmes, et ne vise que la gent masculine. L’arrivée de la petite Eliza dans sa vie viendra bouleverser l’équilibre fragile de l’apothicaire… jusqu’à risquer de révéler ses pires secrets.
Parallèlement à l’histoire de Nella et d’Eliza, l’auteure, Sarah Penner, nous fait suivre les pas de Caroline. Américaine, la trentaine, son voyage à Londres se devait de célébrer son dixième anniversaire de mariage. La découverte de la trahison de son époux viendra faire voler ses certitudes en éclat. C’est seule que la jeune femme se rendra en Europe ; lorsqu’elle découvre au fin fond du lit de la Tamise une étrange petite fiole bleutée porteuse d’un poinçon en forme d’ours, sa curiosité est éveillée. Où donc la mèneront ses investigations ? Lorsque l’on fouille dans le passé, il faut s’attendre à déterrer quelques cadavres oubliés… ceux que Nella, deux siècles auparavant, aura soigneusement calfeutrés ?
Moi qui adore les romans teintés d’histoire et de mystère, les promesses que m’apportait ce livre étaient nombreuses : une intrigue anglaise, une poignée de meurtres, une intrigue à deux voix, des recherches historiques… En deux jours, j’avais achevé ma lecture – avec un peu plus de temps, cette dernière aurait pu s’étaler sur une après-midi. J’ai apprécié ce roman, bien qu’il ne s’avéra pas être un coup de cœur. En effet, certains détails au sein de l’histoire m’ont agacée – quelques incohérences, ou encore des faits ou actions des personnages difficilement justifiables ou crédibles à mes yeux – et ont ainsi quelque peu terni ma lecture. La plume n’était pas, elle non plus, une révélation ; bien qu’agréable à lire, la prose ne sortait pas de l’ordinaire. Il n’empêche, le suspens distillé par l’auteure m’a incitée à poursuivre ma lecture – sans cela, je ne pense pas que j’aurais persévéré.
J’ai par contre énormément apprécié l’aspect « poison » du roman ; l’auteure nous divulgue par ailleurs diverses « recettes » en fin d’ouvrage, recettes mises en œuvre par Nella dans sa boutique. Un peu d’arsenic, quelqu’un ? Un soupçon de poudre de cantharide pour vous, monsieur ? Un autre chapitre, tout aussi succulent, décrit en détail quel poison administrer pour chaque type de victime ; monsieur est-il plutôt intellectuel, ou lubrique ? Qu’à cela ne tienne, Nella saura vous conseiller le produit le plus idoine !
En conclusion, une lecture distrayante, agréable et aisée à lire… que demander de plus ?
« La petite boutique aux poisons », de Sarah Penner, traduit par Laura Bourgeois.
Aux Éditions Pocket.