Le Livre d’Eve – Avis lecture

Je suis en vacances ! Ou plus exactement… je l’étais, il y a de cela un peu plus d’une semaine !

Quoi de mieux que de profiter de ces instants volés au temps pour lire… un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ? Durant mon séjour en Cornouailles, j’ai eu l’occasion, entre autres, de dévorer le dernier roman de l’autrice anglaise Meg Clothier, Le Livre d’Eve. Fraîchement paru aux Éditions Hauteville, voilà que j’embarque une petite brique d’un demi-kilo (si, si !) avec moi (mais bien sûr que ça rentre dans les valises !). Ce roman, c’est le long des plages sauvages – le vent m’empêchant parfois d’y voir grand-chose – que je l’ai découvert.

Le Livre d’Eve nous emmène au Moyen-âge, dans un couvent italien. C’est au sein de cette petite communauté que nous rencontrons sœur Béatrice, dont le rôle dans cet engrenage bien huilé est de prendre soin de la bibliothèque et des trésors qu’elle renferme. Âme solitaire, Béatrice n’est pas entrée au couvent par choix ; néanmoins, c’est entourée de ces livres qu’elle chérit plus que les créatures qu’elle côtoie au quotidien qu’elle a trouvé son équilibre.

Pourtant… nous le savons tous et toutes : il suffit d’un battement de cil, d’un souffle subtil, pour que tout bascule. Pour Béatrice, il s’agira de l’arrivée de deux femmes, deux étrangères, venues trouver refuge au couvent, pour y mourir quelques heures plus tard. Avant son trépas, la plus jeune d’entre elles aura toutefois le temps de confier à Béatrice son bien le plus précieux : un manuscrit qui, comme le découvrira la sœur bibliothécaire, renferme des secrets qu’il pourrait s’avérer dangereux de déterrer…

Le Livre d’Eve m’a transportée dans un monde aussi étrange que fascinant, celui des couvents, en plein cœur d’une période trouble et ô combien dangereuse pour une femme. Ce roman respire le mystère : basé sur l’énigme que pose le manuscrit de Voynich, il met en scène un livre aux pouvoirs étranges, à même de donner vie à ce qui ne devrait l’être. En tant que restauratrice de livres et manuscrits, j’ai déjà eu l’occasion de me frotter au cas du manuscrit de Voynich, ce livre illustré dont ni la langue ni l’écriture n’ont à ce jour pu être déchiffrées. Ma curiosité, il va sans dire, n’en a été qu’exacerbée !

Le roman de Meg Clothier portait à mes yeux un petit air du Nom de la Rose d’Umberto Ecco ; bien que, cette fois, ce sont les femmes qui sont mises à l’honneur, avec un magnifique élément de sororité souligné tout au long du livre. Les femmes, fortes dans leur supposée faiblesse, finissent par triompher de ce Pater Noster dont on ne cesse de les abreuver… Filles d’Eve, elles rendent hommage à leur féminité.

La seule chose, peut-être, que j’ai pu regretter suite à ma lecture est qu’elle me laissa sur ma faim : le mystère, non résolu, m’a laissée sur des charbons ardents. Mais peut-être est-ce là aussi toute la beauté de l’histoire… en effet, qui donc peut se targuer de pouvoir tout expliquer ?

Pour achever cette chronique, j’ajouterai que l’écriture poétique, fluide et aisée, permet de se plonger corps et âme dans l’histoire. Difficile, dès lors, de s’arrêter une fois la lecture entamée… lecteurs, lectrices… vous voilà prévenus (juste un dernier chapitre… promis !).

Rédigé par Meg Clothier, publié le 14 juin 2023 par les Éditions Hauteville.

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