Lettres manuscrites

Vous arrive-t-il encore parfois d’écrire ? Je veux dire, d’écrire à la main, au stylo, au Bic ou encore au crayon ? Nos sociétés de plus en plus portées sur la technologie ont, il faut bien l’avouer, troqué nos plumes et papiers contre un écran et clavier. Je suis la première à blâmer, puisque j’écris bien plus à l’ordinateur qu’à la main… quoique ! J’apprécie énormément l’acte d’écrire en lui-même : tout d’abord, poser le choix du papier, du carnet ; puis du stylo et de l’encre ; enfin, le mouvement de la main, le bruit de la plume qui gratte le papier, l’odeur de l’encre, du papier, la caresse de mes doigts sur le grain du support…

Écrire oui… mais à qui ? Pourquoi ? Un e-mail ou un SMS, si vite envoyés (sans parler des réseaux sociaux, où là aussi, l’on attend de nous une grande proactivité) sont bien plus rapides et confortables qu’une lettre envoyée par pigeon voyageur – nous sommes bien d’accord. D’autant plus que nous n’avons pas tous – moi y compris ! – une écriture de calligraphe ; pour certains, l’acte d’écrire est même physiquement douloureux. Il n’empêche… rien ne me fait plus plaisir que de recevoir dans ma boîte aux lettres une carte postale, petit instantané d’un voyage que je ne pourrais peut-être jamais moi-même entreprendre, ou encore une lettre manuscrite.

Il y a de cela environ trois ans, si ma mémoire ne me fait pas défaut, j’ai entamé une correspondance avec une « pen pal » aux Pays-Bas. Au rythme d’une lettre par mois, selon les aléas de nos vies et du bon vouloir de la poste, j’ai retrouvé ce plaisir d’enfance d’envoyer et de recevoir du courrier. Et, à ce jour, j’apprécie toujours autant cette activité ! Écrire m’oblige, dans ce monde où j’ai souvent l’impression que tout va trop vite et échappe à mon contrôle, à prendre le temps. Coucher mes pensées sur papier me permet, au bout d’un moment, d’oublier les sollicitations extérieures, et de me plonger corps et âme dans l’instant présent. Et puis… il y a cette partie, que j’aime plus que tout, qui consiste à fignoler ma lettre : glisser dans l’enveloppe un sachet de thé, une carte postale, un petit quelque chose qui, je l’espère, fera plaisir à mon destinataire. Et enfin, le cachetage de ma correspondance.

Parlons-en un peu, de ce fameux cachet ! Tout a commencé en 2018, lors d’une formation sur les lettres cachetées que j’ai suivie dans le cadre de mon travail de restauratrice de livres et papier. Durant cette fabuleuse journée, j’ai pu mieux comprendre leur fonctionnement, apprendre certaines techniques de pliage, et… « jouer » avec divers sceaux et cires. Je suis alors tombée follement amoureuse du processus, au point d’acquérir, moi aussi, de quoi personnaliser mes lettres.

Depuis, j’ai acquis un deuxième sceau (et je ne pense pas m’arrêter là !) et je profite de la moindre occasion pour l’utiliser ! Cacheter ses lettres ajoute une autre dimension à l’envoi, qui n’est pas uniquement tridimensionnel : l’odeur de la bougie, de la cire qui fond… la satisfaction de voir l’empreinte du sceau prendre vie sur le papier… mon p’tit cœur romantique ne peut que fondre, lui aussi !

J’espère, par le biais de cet article, avoir éveillé votre curiosité et qui sait… peut-être vous aurais-je redonné l’envie d’attraper votre stylo et encrier ?

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