Nymphéas noirs – Avis lecture
C’est étrange… vous ne trouvez pas? Comme les goûts – et les couleurs, d’ailleurs – peuvent changer avec le temps? Il y a quelques années, je dévorais tout ce qui touchait au roman policier – les thrillers, pas trop, trop sanglants, avaient ma préférence – et même au roman d’horreur – Stephen King, oui, je pense à toi !. Puis, un jour, comme ça… cette phase m’est passée. Fini, pfiout, envolé, cet acharnement sur le policier. Je me suis tournée vers d’autres genres, me plongeant avec délices dans les romans historiques, mais aussi en élargissant mon panel, pour y inclure pas mal de classiques, de la littérature étrangère, et, de temps à autre, un bon feel-good – ça fait du bien au moral.
Il ne m’aura pourtant pas fallu grand-chose pour replonger dans mes amours de jeunesse… Lors de ma visite aux jardins de Monet, à Giverny, je suis tombée sur cet ouvrage de Michel Bussi: Nymphéas noirs. Une couverture accrocheuse, un titre qui en jette: c’était suffisant pour que je m’y intéresse…
La quatrième de couverte est tout aussi intrigante. Ma curiosité est titillée; et puis, j’aime bien l’idée d’acquérir un roman lors de mes voyages. Mes lectures, par la suite, conservent un goût d’aventure, petite madeleine de Proust personnelle qui me replonge dans les souvenirs de mes visites. Je n’hésite pas longtemps, et embarque avec moi ledit roman. Il me tarde déjà de découvrir ce que me réserve Michel Bussi, cet auteur que j’ai plusieurs fois repéré en librairie. Celui-ci ne date pas d’aujourd’hui! Publié en 2013, il s’agit plutôt d’une des premières œuvres de l’auteur.
Le moment est enfin arrivé. Confortablement installée, une tasse de chocolat chaud à mes côtés, j’entame ma lecture. Je suis instantanément téléportée dans les rues fleuries de Giverny: l’intrigue se passe en plus au mois de mai, période de ma propre visite. L’on n’aurait pas pu rêver mieux.
Un petit village normand… et trois femmes : une gamine de onze ans; une femme d’une trentaine d’années ; et une vieille dame aigrie par le temps. Trois femmes, dont les destins sont inextricablement liés. Des meurtres aussi… le diable semble avoir trouvé refuge à Giverny. Dans l’ombre des bassins de Monet, les nymphéas, témoins silencieux, flottent sans se soucier des tumultes des hommes. Une enquête, mêlée d’art, d’impressionnisme, de mystère et d’émotions. Je l’avoue sans honte, j’ai peu dormi ces derniers jours. Impossible de lâcher l’ouvrage – jusqu’à ce que je tombe de sommeil entre ses pages – je l’ai dévoré avec l’impatience d’une adolescente. La chute, magistrale, m’a complètement surprise – en soi, je ne suis pas très douée en la matière, Poirot m’a toujours menée par le bout du nez! – et, le livre refermé, son écho a longtemps encore résonné en mon esprit.
Je ne peux que vivement vous le conseiller – amoureux d’art et amateurs de mystère, ce livre est pour vous! – même si, de mon côté, je ne suis pas certaine que cette lecture ravivera en moi la “flamme du policier”. Oh, certes! De temps à autre, ce sera avec plaisir. Mais, pour l’instant, Nymphéas noirs m’a suffit.