Quelques-uns de mes romans fétiches… Première partie

Nous avons tous – je pense – au cours de notre existence rencontré des livres « pas comme les autres ». Vous savez, ces livres qui restent, qui vous collent à la peau, dont les personnages vous hantent encore bien longtemps après avoir refermé l’ouvrage. Ceux qui vous laissent un goût d’amertume en bouche, un sentiment de vide indicible, comme une trahison – comment donc l’histoire peut-elle s’être achevée, comme ça ? Qu’ils soient classiques, résultat d’une découverte fortuite, présent reçu sous le sapin, peu importe. Une fois ouverts, dévorés, ils sont comme tatoués en nos âmes…

J’aimerais donc vous présenter quelques-unes de ces merveilles, et peut-être vous donner l’envie de les découvrir vous aussi… Des romans « fétiches », je n’en ai pas tellement ; rares privilégiés, ils occupent certes une place de choix dans ma bibliothèque, mais surtout, ils font partie des seuls et uniques ouvrages que je prends la peine de relire. Une fois, deux fois, parfois trois fois… Alors, qui sont-ils donc ? Pour cette première entrée en la matière, laissez-moi vous en proposer trois :

1.     Le cycle du Cimetière des livres oubliés
de Carlos Ruiz Zafón

Œuvre à mes yeux magistrale, incomparable, extraordinaire, cette tétralogie nous a été léguée par le plus que regretté Carlos Ruiz Zafón. L’ombre du vent ; Le jeu de l’ange ; Le prisonnier du ciel ; Le labyrinthe des esprits. Quatre romans, une ville – Barcelone – et une famille – la famille de libraires Sempere. Tissés autour de mystères et énigmes entourant chacun des protagonistes de l’histoire, ces livres s’articulent autour d’un lieu secret, connu de quelques initiés, caché au plus profond de la ville de Barcelone : Le cimetière des livres oubliés… Si chaque ouvrage peut se lire indépendamment les uns des autres et dans n’importe quel ordre, une lecture continue permet au lecteur de rassembler les diverses pièces du gigantesque puzzle qu’a orchestré Zafón. Épopée teintée de réalisme magique, l’auteur nous emmène dans un véritable labyrinthe de l’esprit, dans lequel nous risquons bien, nous aussi, de nous perdre…

Il me semble avoir lu L’ombre du vent à trois reprises, et d’avoir dévoré l’ensemble de la tétralogie par deux fois. Happée par la plume ensorcelante de Zafón, je ne me lasse pas de me replonger dans ses récits. Le cimetière des livres oubliés vit, je pense, toujours un peu en moi.

2.     Le Jardin des Secrets
de Kate Morton

C’est par le biais d’une rencontre inattendue, au détour d’une boîte à livres, que Le Jardin des Secrets de Kate Morton est venu jusqu’à moi. A l’époque, je n’avais jamais entendu parler de l’autrice australienne, depuis lors devenue de plus en plus connue dans nos régions (par ailleurs, son nouveau roman, Les ombres d’Adelaide Hills vient tout juste de sortir – autant dire que je suis plus qu’impatiente de pouvoir le découvrir !). Voici donc cet ouvrage parvenu entre mes mains. Je n’en attends rien, si ce n’est une lecture-détente… c’est une véritable plongée dans l’abîme. Je ne parviens pas à lâcher l’ouvrage, que je dévore à pleines dents. Je n’en laisse aucune miette.

Un lourd secret ; trois femmes, trois générations ; une demeure et un jardin en Cornouailles… Kate Morton sait faire parler les lieux, les demeures, les objets, mieux que quiconque. Son écriture me rappelle ces conteurs d’antan, qui, au fil de leurs douces paroles, vous ensorcellent et vous emmènent au plus profond de leurs histoires. La poésie se mêle à l’imaginaire, les paysages du sud-ouest de l’Angleterre et leurs falaises recèlent tant de mystères, que Kate Morton dévoile, petit à petit, au cours de cette intrigue familiale.

3.     Ils étaient dix 
d’Agatha Christie

Je terminerais cette petite chronique sur un classique, rédigé de main de maître d’un des plus grands noms de la littérature policière : Ils étaient dix, rédigé par la reine du crime, Agatha Christie. Je me souviens encore, enfant, avoir sorti l’ouvrage de la bibliothèque de ma grand-mère : désœuvrée, assoiffée de lecture, je cherchais alors de quoi me sustenter. Je suis tombée sur Agatha Christie. L’ouvrage, relié de toile verte, compilait trois de ses romans. J’ai commencé par Ils étaient dix. Prise d’une fièvre incompréhensible, j’ai ensuite avalé une quantité phénoménale de romans de l’autrice – Poirot ayant ma préférence, j’ai, je l’avoue, quelque peu délaissé Miss Marple… je me suis juré, un jour, de me faire pardonner. En attendant, je suis là, quelque part dans le salon, roulée en boule dans mon fauteuil favori, le nez dans mon livre. Plus rien, autour de moi, n’existe. Je lis d’une traite, le cœur battant, les mains volant de page en page, le suspens est insoutenable. Je ne peux le supporter. Il faut que je sache… qui donc est le meurtrier ?

Dix invités sur une île désertée ; dix hommes et femmes, sans lien apparent, se retrouvent piégés. Les uns après les autres, la mort les frappe, inéluctablement. Impitoyable. Mais qui, qui ! Est donc coupable ?

Je clos ici ce premier « chapitre » de mes romans fétiches… J’espère vous avoir donné, ne serait-ce qu’un peu, l’envie de les découvrir ! Et vous, quels sont ces livres qui vivent, gravés, en vos cœurs de lecteurs ?

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