Méditations heureuses sous un cerisier du Japon – Avis lecture

Je m’baladais, dans la librairie, le cœur ouvert à l’inconnu
J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui…

Hum, hum. Oui, j’avoue, j’ai encore craqué. Bon, pour un tout, tout petit livre cette fois ! Vrai de vrai. Il tient même dans le creux de la main ! Je flânais donc à la librairie Livre’s (https://livre-s.be/) à Marche-en-Famenne lorsque mon regard est tombé sur la jolie couverture du roman de Frank Andriat, Méditations heureuses sous un cerisier du Japon. Un peu de rose, de fuchsia, un soupçon de brun et de turquoise sur fond blanc… L’effet évoque immédiatement les fleurs du cerisier. Je plonge sur ma proie et l’observe de plus près ; publication des Éditions Marabout, elle fait partie de la collection Petits Collectors, dont je possède déjà plusieurs exemplaires dans ma bibliothèque.

Je sais déjà que j’apprécie ces publications et, même si dans ce cas précis l’auteur m’est encore inconnu, son prix attractif n’a rien pour déplaire. Le coup de grâce m’est porté par la libraire, qui me le recommande chaudement : plus d’hésitation à avoir, je l’embarque. Il est si petit, si aisé à ranger, si simple à dissimuler (au regard lourd de reproches de mon pauvre époux – je l’entends déjà ! « Encore un livre ? »). Emballé, c’est pesé. Je rentre à la maison, mon méfait accompli.

L’ouvrage est plus que pratique. Son format me permet de le glisser dans mon sac à main, sans pour autant ajouter trois kilos sur mes épaules. Les chapitres sont relativement courts, ce qui me permet de réaliser de brèves séances de lectures lors de ces moments perdus que nous connaissons tous (le temps semble toujours s’étirer dans les salles d’attente, vous ne trouvez pas ?). Le titre et son contenu m’interpellent également ; peut-être suis-je en ce moment dans une phase de mon existence où j’aspire à plus de calme intérieur. Peut-être que moi aussi, j’aurais bien envie de m’asseoir pour méditer au pied d’un cerisier du Japon…

Mais de quoi parle donc ce roman, justement ? Il ne s’agit pas, comme je l’avais tout d’abord cru, d’un guide traitant de méditation ; non, non. Nous sommes bel et bien face à un roman. Nous y suivons l’histoire de Grégoire, la trentaine, qui vient de vivre un échec amoureux absolument dévastateur. Son amour pour Lorena, suivi de sa rupture, l’ont poussé au fond du puits. Et quand on touche le fond, on creuse encore… mais non ! Grégoire, sur les conseils de son psychologue, entame des séances de méditation au pied de son cerisier du Japon. Au fil du livre, divisé en trois parties – nommées Lorena, Sabrina et Selma – l’on suit l’évolution de cet homme, en passant par sa reconstruction, sa quête de soi et du bonheur et, finalement, la transmission qu’il apporte au monde de sa sagesse.

La plume est un plaisir pour le regard ; l’auteur nous offre des phrases perlées d’images poétiques que je prends le temps de savourer avec plaisir. C’est une lecture qui, comme un bon vin, a tout avantage à se déguster : s’arrêter un instant, relire un passage dont la beauté a frappé l’esprit, laisser infuser les arômes des mots en notre for intérieur. Ma lecture a également eu le don de m’apaiser. Ouvrir l’ouvrage me transportait dans ce monde à l’abri de tout, petite bulle à l’écart de la folie du monde où je me surprenais à prendre conscience de mon inspire, de mon expire, de mes pensées galopantes et de mon hyperactivité cérébrale. Prendre le temps, se poser. Être là, simplement, le livre entre les mains, ses pages fines et translucides aussi fragiles que nos vies entre mes doigts.

J’ai quitté Grégoire avec regret, j’aurais aimé poursuivre mon cheminement à ses côtés, auprès de son cerisier… peut-être que moi aussi, je m’en irai planter un cerisier du Japon dans mon jardin…

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